6 nov. 2024

Prix négatifs de l’électricité, une histoire de canard.



Cocorico ! En 2024, la France a dépassé l’Allemagne sur le terrain solaire : pour la première fois, les prix de l’énergie ont été plus souvent négatifs à l’Ouest du Rhin. Cependant, même si cela signifie que notre énergie est de moins en mois chère, faut-il se réjouir de cette baisse ?


Une croissance bienvenue face à la hausse des prix

Alors que les prix de l’énergie ont battus des records en 2022, la construction de centrales à coût marginal quasi nul semble être une panacée. Or, comme le montre l’infographie de RTE ci-après, la production électrique solaire Française n’a pas cessé de croître depuis 15 ans.

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La part du solaire dans le mix énergétique Français ne devrait faire qu’augmenter au cours des prochaines années, passant de 2,8% en 2018 à 4,9% en 2023. Ce mouvement n’est pas spécifique à l’Hexagone : ce sont ainsi quelques 207GW de panneaux solaires qui ont été installés dans le monde en 2023, principalement en Chine et aux Etats-Unis.

Cette augmentation, salvatrice dans l’optique de la lutte contre le réchauffement climatique et la hausse des prix de l’énergie, pose néanmoins un problème de taille : celui de la courbe du canard.


Va-t-on casser le dos du canard ?

En effet, le soleil n’est pas pilotable : lorsqu’il brille, les panneaux produisent mais à la nuit tombée, aucune énergie n’en sort. Comme le montre le graphique ci-après, le risque que cette croissance pose est donc celui d’une production démesurée durant les heures du jour à laquelle succèderait une chute drastique au moment où la consommation des ménages se réveille. Plus l’on installe de panneaux, nécessaires à la lutte contre le changement climatique, plus l’on dissuade les producteurs de continuer leur effort. C’est cette dynamique que l’on a pu observer en Californie :

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Discrètement, le même phénomène est en train de s’installer en France. Avec la crise énergétique de 2022-2023, les prix sont montés mais, alors que la poussière retombe, le système électrique se réveille bien plus doté en panneaux solaires que prévu. Le graphique ci-après montre le prix annuel moyen en fonction de l’heure (base 100). On y observe une baisse significative entre 9h et 18h en raison de l’installation massive de moyens de production sur cette tranche horaire.

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Les producteurs semblent donc scier leur propre branche : en multipliant les installations qui produisent en heures creuses, les prix s’effondrent et leur rentabilité chute. A la faveur de la croissance du solaire, les prix sont ainsi de plus en plus souvent négatifs. En 2023, les prix spot avaient été négatifs durant 147 heures ; ce chiffre est monté à 361 au cours des dix premiers mois de 2024.

Lors de la publication de la loi Energie Climat, les objectifs annoncés par le ministère de la transition énergétique étaient d’installer entre 5,5GW et 7GW de panneaux solaires par an jusqu’en 2035. En partant du principe que la probabilité de rencontrer des prix négatifs (explicitée sur le graphique ci-après) demeure constante, on obtient un nombre d’heures estimé où les prix seront négatifs devraient osciller entre 599 et 1579 à horizon 2030 en fonction des hypothèses de croissance.

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Dans l’hypothèse “pessimiste”, où la croissance du solaire en France ne s’élève “que” à 4,2GW par an (à l’instar de la croissance 2022-2023), le nombre d’heures où les prix seraient négatifs évolueraient comme suit:

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S’il parait évident qu’il est nécessaire de maintenir l’énergie à un prix abordable en tant que bien essentiel, l’urgence climatique pousse à développer de nouveaux moyens de production pour permettre l’électrification du pays et la sortie des énergies fossiles. Dès lors, comment trouver un prix permettant de fournir une énergie décarbonée et bon marché tout en permettant aux exploitants de ne pas mettre la clé sous la porte ?


La multiplication des solutions

Pour pallier ce problème, différentes stratégies sont possibles : le stockage d’énergie par batterie, extrêmement consommateur en ressources minières et mauvais marché ; les systèmes de stockage d’énergie par pompage (STEP), qui sont déjà installés partout où cela est possible en France ; l’hydrogène, pour l’instant encore au stade de prototype.

La solution principale pour permettre aux producteurs de demeurer rentables et de continuer à déployer des moyens de production a donc été de multiplier les mécanismes financiers : complément de revenus, réserve de fréquence, PPA, autoconsommation, obligations d’achat, …


Renewex se présente ainsi comme un partenaire privilégié pour les producteurs. Grâce à notre expertise des marchés énergétiques, notre solution avertit les producteurs lorsque les prix risquent de devenir négatifs afin de prévenir leurs pertes. Notre solution permet également d’automatiser la gestion des différents contrats (autoconsommation, PPA, OA, CR, …) afin de permettre aux producteurs de se concentrer sur leur cœur de métier. Enfin, en facilitant la facturation de toutes les technologies, notre solution encourage les producteurs à se diversifier en leur proposant des offres adaptées. Vous voulez en savoir plus ? Consultez nos offres ici !